17. A LA MI-TEMPS


La Finale reprit avec un changement du côté Camerounais, et la sortie surprise de « l’araignée », officiellement pour une élongation désormais insoutenable. Peter Boumsong jouait sa première finale de Coupe du Monde Coca-Cola, mais la chute de son collègue Ondoua sur son genou lors de l’exécution d’un corner américain quelques minutes avant la pause signifiait le début d’un nouveau drame pour lui.

L’arrachement ligamentaire était multiple bien que partiel. Mais la propre chute du gardien au moment du retour au vestiaire serait encore plus dramatique. Capable de marcher mais de façon instable, Peter tenait à rejoindre sa place de lui-même. Et son capitaine Moboutou ne faisait que le tenir par la taille. Malheureusement « l’araignée » se trouva déstabilisée par ses ligaments ensanglantés sous sa peau et derrière ses muscles, et chuta contre la table de massage brisant tibia et péroné à plusieurs endroits.

Sa jambe droite était anéantie. Il fallait maintenant évacuer le grand gardien camerounais de 29 ans ; ce qui se passa ensuite reste assez mystérieux, mais conduit à une première mondiale. Hospitalisé au St Vincent’s Public Hospital de Sydney, et accompagné du principal soigneur des Lions Indomptables Zbigniew Mawauks, plusieurs échanges conduiront à impliquer le Professeur Zoltan Mawauks, frère de Zbigniew.

Le Professeur Mawauks habitait Zurich et œuvrait dans le milieu pointu de la prothèse électronique. Il se déplaça à Sydney alerté par son frère avec une maquette complète d’un nouveau modèle de prothèse de jambe qu’il avait confectionné avec ses équipes suisses. Ces dernières semaines, il n’y avait pas eu l’occasion de mettre en pratique cette toute nouvelle version pilotée en IA électroniquement, et grâce à l’accord du Docteur Puerto, celui de club de Séville, l’employeur de Boumsong, les choses se mirent en place.

Mawauks fit transférer Boumsong avec toute la délégation comprenant son frère, Puerto et son assistante, l’agent de « l’araignée » ainsi que sa femme, une semaine après la douloureuse Finale. Tout ce beau monde se retrouva à la Klinik Gut-Mawauks de St Moritz, où Mawauks avait installé ses salles d’opérations ultra-modernes. « L’araignée » fut opéré pendant six heures, resta six jours immobilisé, quand des opérations « d’optimisation et de réglage » intervinrent dans les six jours suivants. Le lendemain « l’araignée » était sur ses deux jambes et lançait sa rééducation. Après six mois, « l’araignée » était fin prêt et retrouva le chemin des grands stades.

Il termina la saison avec Séville en jouant à seize reprises et en encaissant autant de buts, malgré sa détente démultipliée mais parfois à retardement. Il fut sélectionné à l’automne suivant pour trois rencontres avec la sélection vice-championne du monde, mais ne disputa finalement que quarante-cinq minutes d’un match amical contre la RSS de Nouvelle Yougoslavie.

Le Professeur Mawauks, quant à lui, profitait désormais de sa notoriété. Bientôt il opérerait le suisse Ernst Zopalev puis l’ivoirien Jean-Charles Bamako, d’autres internationaux de valeurs, et serait sollicité par différents milieux plus ou moins honnêtes avant que Steeven Ribéry, au nom de la FIFA et du mouvement naturaliste, légiférait contre les prothèses automatisées. Les contrôles en début de match seraient alors instaurés.

Le vieux Bamako, qui avait évolué au Grand Dortmund, et qui était retourné au Havre pour sa fin de carrière vécu toutefois un drame ; conséquence du risque de ceux qui « contournaient » la règle « Ribéry – Naturalistes ». Il installait et activait sa prothèse à la mi-temps. Mais un jour, dans l’excitation d’une finale de Coupe de France Ubisoft contre le Servette de Genève FC 1890, qui venait de rejoindre le régime de la République Démocratique, un nouveau drame survint.

La jambe gauche de Bamako était mal fixée ; et sur une accélération à la reprise du jeu, une surcharge soudaine et intense catapulta l’ivoirien le long de la touche comme un soleil, alors que des morceaux de sa jambe se déchiraient, s’arrachaient, se détachaient, et se voyaient expulsés dans tous les sens. L’interruption de jeu, fit place à une analyse vidéo puis une enquête. Ce fut la fin de carrière de Bamako, multi-fracturé, et de Mawauks, ainsi qu’un certain nombre de complices qui croupirent dans les geôles de la banlieue parisienne.

Le Servette de Genève remporta ainsi sa première Coupe de France Ubisoft. « L’araignée », qui était devenu son entraîneur des gardiens, en fut quelque peu gêné.

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