19. RADIO FOOTBALL


A l’orée de cette saison, une ère nouvelle dans le jeu de football s’est ouverte, avec des changements fondamentaux dans les règlements de la Ligue des Champions européenne. Ce sont désormais des quarts-temps de 25 minutes qui découperont le match, permettant une meilleure exposition publicitaire. Les changements affectent également le règlement sportif, avec une Ligue des Champions ouverte au maximum à deux clubs d’un même pays, avec 5 changements possibles dans le cours de jeu, mais l’obligation permanente d’aligner trois joueurs formés au club sur le terrain, et en même temps pas plus de trois étrangers non-communautaires sur le terrain.

« Ce soir c'est la grande Finale européenne, et Isaias s’est teint les cheveux blonds. Cent-quinze mille personnes se tassent l’Allianz Arena. Et Isaias enfile maintenant ses bas. Un ange qui passe ici-bas, et Isaias enfile son maillot grenat. Ce soir, c'est sûr on va voir trembler les filets. Les Messins jouent à la maison. Et là, Isaias demande le ballon… »

La finale oppose le FC Metz, vice-champion de France, au Servette FC Genève, champion de Suisse, et qui ralliera le Championnat de la RD de France pour la saison prochaine. L’Alliance des clubs Grenat domine son sujet en cette saison de changements. Les Messins ont éliminé le Hrvatska Zagreb pour se qualifier en poule, puis ont terminé second dans la poule menée par le FC Barcelone, devant Red Bull Leipzig et Belenenses. Metz a ensuite écarté le RSC Anderlecht, puis les russes de Kaliningrad-Königsberg. En demi-finale, les Lorrains ont battu la Juventus de Turin 1-2 en Italie (Diallo, Isaias), alors qu’ils avaient concédé la défaite à St Symphorien.

Les Genevois étaient directement qualifiés pour les poules et se sont débarrassés de l’AEK Athènes et de Cluj, mais ont concédé la première place à Liverpool. Dans un authentique exploit, Servette a ensuite remporté son match contre Barcelone par 4-2, et a tenu un 1-0 au Camp Nou. En quart de Finale, c’est le Bayern qui a cédé sous les coups de boutoirs de Pazmandy. La Demi-finale opposait les grenat suisses à l’équipe du Havre AC, finaliste la saison précédente. C’est aux tirs aux buts que les Normands se sont inclinés, ratant un confrontation française historique pour cette Finale. Le football français renait enfin à nouveau.

Jean-Pierre Sacko est au micro de RTL et commente les préparatifs du match, avec les deux capitaines Isaias et Pazmandy qui échangent les fanions. Cette vieille tradition a persisté malgré tout. Mais maintenant c’est l’heure de la pub, et pendant trois minutes les annonceurs monopolisent le stade dans un jeu de son et lumière parfaitement orchestré pour les suiveurs sur Internet. Jean-Pierre Sacko annonce maintenant la composition des équipes :


Les compositions de Metz et du Servette

Le coup d’envoi est donné, et Sacko s’enflamme déjà dans cette première période de 25 minutes pour une envolée de Reymetter qui capte parfaitement le ballon. Le shoot de Vesper Hope, le transfuge de Dag & Red, était déjà dangereux. Mais ce sont maintenant les messins qui ont la possession du ballon. Et Isaias ne manque pas une ouverture lumineuse de Santacruce, qui comme par miracle, tombe sur le sacro-saint pied droit magique du meneur de jeu brésilien. Le tir fulgurant ouvre le score dès la 4e minute : Metz mène 1 à 0, ici à Munich. Ce sera le score au bout de la première période.

Viendra ensuite le pénalty de la seconde période pour une main pour le moins discutable dans la surface de réparation sifflée contre Killian Berger, le trentenaire. La balle lui retombe sur l’épaule, et l’ordinateur arbitrale détermine qu’à 51,3% la balle a touché partie haute de l’épaule considérée en football comme la main. L’arbitre Schaaf est sans concession pour l’arrière garde suisse, et Sacko ne se gêne pas : il part dans les saccades aiguës : c’est pénalty !

Isaias transforme le 2-0 du « plaaat du pied » à la 33e. Le score en restera là à la mi-temps, malgré les offensives de Stevanovic rentré à la place d’Hyplitt, et un magnifique coup-franc de Pazmandy.
Jean-Pierre Sacko reprend l’antenne vers la 72e minute de jeu :

« Une domination messine, avec Metz qui mène déjà 2 à 0, deux buts d’Isaias. Il réussit un de ses premiers doublés. Isaias qui récupère maintenant le ballon en position d’arrière-droit, un Isaias extrêmement défensif, qui laisse le ballon en retrait à Aramis Bellecroix, qui remet en retrait à Jean-Michel Reymetter, Reymetter qui relance immédiatement pour Cissé Baffoe, qui change complètement de côté et donne à Adil Taoui ; Adil Taoui à destination de Filipo Santacruce, Filipo Santacruce à Jean-Cid Bour ; Jean-Cid Bour en profondeur pour Isaias, Isaias seul devant le gardien servettien au point de penalty, et Isaias qui marque le 3e but de l’équipe du FC Metz. Il reste 37 minutes à jouer et l’équipe messine s’engage vers son premier titre européen. »

Stevenborg va alors opérer deux changements : le brésilien Cotanho laisse sa place à Bocandé pour une option plus physique et défensive, puis Meniri remplace Bellecroix, touché. Le Servette FC va alors se réveiller et d’abord revenir au score par Fatton (80e). C’est ensuite Victor Ung, l’international américain qui va entrer pour Villalobos et une tactique tournée vers l’attaque. Gradaille harangue ses troupes, Sacko ne se gêne toujours pas.

Les 18000 supporters servettiens y croient encore. La Section Grenat et ses tambours battent leur plein. Et Brian Wakker pour RTS Sport donne lui aussi de la voix. Il s’enthousiasme même de façon outrancière quand Jean-Rémi Pont, fils et petit-fils de joueurs et dirigeants servettiens, réduit le score à 3-2. Il reste 3 minutes de jeu. Servette va-t-il y arriver ?

FC Metz – Servette FC : X-Y (1-0, 2-0, 3-0)
Finale de Ligue des Champions Européennes – Munich – 115000 spectateurs
Isaias (4e, 33e, 73e)… - Fatton (80e), Pont (97e)…

Monsieur Schaaf sifflera la fin du match dans quelques secondes et ce qui est sûr c’est qu’un club grenat remportera la Ligue des Champions, une première. Enfin de nouveau les clubs formateurs ont eu une chance et les dernières réformes ont permis une transformation de fond pour le succès populaire et humain du football…

« C’est mon dernier mot, Jean-Pierre ! ».

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Hommage particulier à Eugène Saccomano, un journaliste de radio exceptionnel, parti ce jour à l’âge de 83 ans, hasard de la publication.
Hommage général aux hommes de radios, qui ont transmis pendant des décennies la passion et l'actualité footballistiques.

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